Thérapie de couple : aimer ne suffit pas toujours

Ils ne se disputent pas tant que ça, mais quelque chose s’est installé : des silences lourds, des reproches recyclés, une impression de ne plus parler la même langue. Therapie de couple 1

Ils s’aiment. Enfin… ils se sont aimés. Ou peut-être qu’ils s’aiment encore, mais "différemment". Et un jour, l’un des deux dit : "On devrait peut-être voir quelqu’un…". Panique. Parce que dans l’imaginaire collectif, la thérapie de couple serait soit : la dernière station avant la rupture, un tribunal où chacun vient prouver que l’autre a tort ou un endroit où on va "déterrer des trucs" qu’on préférait laisser tranquilles. Spoiler : ce n’est (heureusement) rien de tout ça.

Le couple : un terrain vivant

Un couple, ce n’est pas deux individus figés qui s’aiment de la même manière toute leur vie. C’est un système vivant, mouvant, parfois un peu bancal, souvent mis à l’épreuve par :

  • la fatigue
  • les enfants (ou leur absence)
  • le travail
  • le quotidien
  • les non-dits qui s’empilent comme des chaussettes sous le lit
  • etc.

La plupart des couples ne viennent pas en thérapie parce qu’ils ne s’aiment plus, mais parce qu’ils ne se comprennent plus. Ou plus comme avant.

"On communique mal"… vraiment ? C’est probablement la phrase que j’entends le plus souvent en séance. Et elle est rarement fausse. Mais souvent incomplète. La difficulté n’est pas tant de parler que de se sentir entendu, reconnu, compris sans devoir se justifier pendant 20 minutes. Dans beaucoup de couples, chacun parle depuis son propre monde intérieur, ses blessures, ses attentes… et attend que l’autre devine le reste. (Mauvaise nouvelle : lire dans les pensées n’est toujours pas au programme.)

À quoi sert vraiment une thérapie de couple ?

La thérapie de couple n’a pas pour but de désigner un coupable ni de décider qui a raison. Elle offre un espace sécurisé pour :

  • remettre du sens là où il n’y a plus que de la tension;
  • comprendre les schémas relationnels qui se répètent;
  • apprendre à se parler autrement (sans cris, sarcasmes ou silences radio);
  • redonner une place à l’émotion, pas seulement au reproche.

Parfois, elle permet de réparer. Parfois, elle aide à se séparer autrement, avec plus de respect et moins de dégâts. Et dans les deux cas, elle remet du choix là où il n’y avait plus que de l’impasse.

Consulter, c’est déjà prendre soin du lien

Contrairement aux idées reçues, venir en thérapie de couple n’est pas un signe de faiblesse. C’est souvent un acte de maturité émotionnelle. Et c'est quelque chose que je continuerai de répéter souvent. 

Cela demande du courage de dire : "Notre lien compte assez pour qu’on s’y arrête".

Et non, il n’est pas nécessaire d’attendre que tout aille mal pour consulter. Beaucoup de couples viennent quand "ça ne va pas si mal, mais pas vraiment bien non plus". Et c’est souvent là que le travail est le plus fécond.

Rappelons nous qu'un couple heureux n’est pas un couple sans conflits. C’est un couple qui sait quoi faire de ses désaccords, de ses fragilités et de ses moments de doute. Et parfois, se faire accompagner, c’est simplement accepter qu’aimer s’apprend… à deux.

 

Anne-France 

 

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