Les neurotransmetteurs : messagers chimiques du cerveau

L’action des neurotransmetteurs (des molécules chimiques qui assurent la communication entre les neurones) est essentiel pour comprendre le fonctionnement du cerveau. Ces substances influencent non seulement nos pensées et nos comportements, mais aussi nos émotions, notre motivation et notre bien-être.

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En psychologie, cette connaissance permet d’affiner l’accompagnement des patients, notamment dans les troubles de l’humeur, l’anxiété, etc.

Comment fonctionnent les neurotransmetteurs ?

Les neurones communiquent entre eux via des synapses (des espaces où les signaux électriques sont convertis en signaux chimiques). Lorsqu’un influx nerveux atteint l’extrémité d’un neurone (le bouton synaptique), des neurotransmetteurs sont libérés dans l’espace synaptique et se lient à des récepteurs situés sur le neurone suivant. Ce processus peut soit : exciter le neurone postsynaptique (favorisant la transmission du signal nerveux) ou inhiber son activité (ralentissant ou stoppant le signal). Une régulation fine de ces messagers chimiques est essentielle pour l’équilibre cognitif et émotionnel. En effet, un déséquilibre peut être impliqué dans divers troubles psychologiques et psychiatriques.

En voici quelques uns :

 La dopamine : elle est souvent associée au plaisir, à la motivation et à la récompense. Elle joue un rôle central dans l'apprentissage et les comportements adaptatifs. Rôle principal : renforcement positif, motivation, régulation de l’humeur. Excès : impulsivité, comportements addictifs, schizophrénie. Déficit : apathie, dépression, maladie de Parkinson. Certaines approches thérapeutiques, comme les thérapies comportementales, visent à stimuler la dopamine par des renforçateurs positifs et des activités gratifiantes.

 La sérotonine : elle est un régulateur clé de l’humeur, du sommeil et de l’appétit. Rôle principal : sensation de bien-être, régulation des émotions, réduction de l’anxiété. Déficit : troubles de l’humeur (dépression), anxiété, impulsivité, insomnie. Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) sont couramment prescrits pour la dépression et l’anxiété généralisée. La stimulation naturelle de la sérotonine peut se faire via l’exposition à la lumière, l’activité physique et la méditation.

 La noradrénaline : elle est impliquée dans la réponse au stress et la vigilance. Elle prépare le corps à réagir face à une menace. Rôle principal : modulation de l’attention, réponse au stress, augmentation de l’énergie. Excès : hypervigilance, anxiété, troubles paniques. Déficit : fatigue, manque de motivation, dépression. Elle est ciblée par certains antidépresseurs comme les inhibiteurs de la recapture de la noradrénaline (IRN).

 L'acide gamma-aminobutyrique (GABA) : il est le principal neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux central. Il joue un rôle clé dans la réduction de l’excitabilité neuronale. Rôle principal : relaxation, réduction de l’anxiété, inhibition de l’hyperactivité cérébrale. Déficit : anxiété, insomnie, épilepsie. Les benzodiazépines  agissent en renforçant l’effet du GABA, mais présentent des risques de dépendance. Des approches naturelles comme la méditation ou la respiration lente favorisent l’activation de ce neurotransmetteur.

 Le glutamate : il est le principal neurotransmetteur excitateur du cerveau. Il est impliqué dans l’apprentissage et la mémoire. Rôle principal : consolidation des souvenirs, plasticité cérébrale, transmission rapide de l’information. Excès : hyperexcitation neuronale, troubles bipolaires, neurotoxicité.  Déficit : troubles cognitifs, maladies neurodégénératives.

 L'acétylcholine : elle est impliquée dans les fonctions cognitives et la régulation du système nerveux autonome. Rôle principal : mémoire, concentration, mouvement musculaire. Déficit : déclin cognitif, maladie d’Alzheimer. Certains médicaments ciblent l’acétylcholine pour ralentir la progression des troubles neurodégénératifs.

 

Anne-France Dinant

 

Neurotransmetteurs